Sous le haut patronage de

Monsieur Emmanuel Macron

Président de la République

MIX ÉNERGÉTIQUE, CHAÎNES LOGISTIQUES, INDUSTRIE ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE : RETOUR SUR LE NEW DEAL AFRIQUE-FRANCE VU PAR LE CIAN & L’OPINION

Les équipes EMERGING Valley s’étaient données rendez-vous mardi 18 avril au forum Afrique 2023, organisé conjointement par le Cian et L’Opinion en plein cœur de Paris. Rendez-vous incontournable des acteurs économiques français implantés en Afrique, le forum a été l’occasion de traiter de nombreux thèmes d’actualité, dont certains chers au sommet EMERGING Valley, autour de la thématique choisie du « Business avec l’Afrique : l’heure du New Deal ». Retour sur les réflexions de fonds et les solutions proposées par les panélistes.

La team EMERGING Valley lors du forum Afrique 2023, Julie Lanckriet-Goerig, directrice des opérations et Ianis Idami, chargé de mission.

L’accès à l’électricité face à la transition : quel mix énergétique pour l’Afrique ?

“Créer les conditions d’accès à l’électricité pour débloquer les impacts positifs sur la santé, l’éducation, l’économie et transformer l’énorme potentiel de l’Afrique »

Dans une perspective très actuelle, l’énergie est placée au cœur de ce forum, ainsi que les enjeux qui en découlent dans sa mise en place sur le continent africain. Dès lors, « l’accès à l’électricité face à la transition : quel mix énergétique pour l’Afrique ? », a été la thématique de cette première plénière.
Il ressort des échanges entre les intervenants les maîtres-mots d’une nouvelle méthode de développement, celle-ci se devant de correspondre à un triptyque « accessibilité, abordabilité, sobriété ». Forte de son potentiel énergétique, l’électrification du continent est en effet l’un des défis majeurs pour l’Afrique, constituant un pré-requis fondamental au développement. Cependant, cela pose des enjeux sociaux, politiques et économiques auxquels se corrèle une perspective environnementale, au travers de la transition énergétique et de la neutralité carbone. L’accélération du réchauffement climatique et les exigences qui en découlent poussent l’Afrique à développer une économie responsable tout en valorisant son industrialisation.
Par conséquent, les panélistes présents ont présenté les solutions à long terme envisagées, mais également en développement. De ce fait, STOA INFRA & ENERGY, représenté par Marie-Laure Mazaud, directrice générale, finance des fonds d’investissement privés à impact en Afrique (50% de leurs investissements, soit plus de 440 millions d’euros), pour construire les infrastructures durables de demain. En effet, sont valorisés les projets à travers des plateformes énergétiques solaires, hydrauliques et éoliennes, faisant foi d’une perspective de mix-énergétique africain.

Rencontre avec Erick Maville, Président de la Commision santé du CIAN et ancien speaker EMERGINGValley 2022, et Marie-Laure Moukoko, fondatrice de la startup Clikodoc.

Enjeux et défis de la chaîne logistique en Afrique. Comment améliorer la compétitivité ? Infrastructures, ZES, ZLECAF, villes nouvelles, ports secs, etc.

« En Afrique, le chemin de la prospérité passe par le développement industriel »

Une des problématiques majeures mise en avant au cours de ce second débat d’ampleur couvert par EMERGING Valley fut l’adaptation au territoire. Il est ainsi nécessaire de faire face aux réalités locales, et de travailler sur la diversité des espaces africains. De ce fait « Des grands projets par le développement de mini-réseaux » sont menés, s’exprime Gilles Parmentier, président de AfricaREN (Développement de centrales solaires et solution de stockage en Afrique de l’Ouest). En effet, les énormes distances entre chaque territoire et village ne permettraient pas de valoriser une certaine rentabilité et donc d’abordabilité de l’électrification du continent. Ainsi sont développées des solutions locales telles que des solariums.
Néanmoins, le développement de chaque pays africain reste complexe, et la majorité d’entre eux ne peut pas seulement se reposer sur les énergies renouvelables dans leur développement. C’est pourquoi les énergies fossiles sont encore majoritairement utilisées, et là où les investisseurs français concentrent leurs fonds d’actions. Certains gouvernements africains, tel que le Niger, ont libéralisé leur économie de marché pour accroître les investissements. Dès lors, ils affirment avoir constaté une croissance en hausse et un recul du déficit, combinés à une demande de plus en plus croissante.

« Résorber le déficit d’infrastructures sur le continent africain. Il faut des solutions accessibles, abordables et sobres »

Gilles Parmentier présente une série de solutions pour l’avenir en Afrique, ainsi retenons ici que AfricaREN s’emploie dans la conversion des centrales à charbon, en centrales à gaz, tout en s’insèrant dans une initiative de pull up régional, via des sociétés de trading et une interopérabilité des projets et des investissements. Il faut également selon lui définir des normes, dans une volonté de connectivité et d’aménagement du territoire, ce qui passe par la réduction des coûts de transports. Il faut également traiter directement avec les fabricants à la source des énergies.

« La RDC est le deuxième marché mondial en termes de mini-réseaux. Nous avons libéralisé le secteur pour le dynamiser », s’exprime Idesbald CHINAMULA VUNINGOMA, Directeur Général d’ANSER. Dans cette perspective, la RDC apparaît comme un nouveau hub d’Afrique centrale, qui observe la formation d’une chaîne de développement (conversion-stockage par batteries).

« La RDC est le deuxième marché mondial en termes de mini-réseaux. Nous avons libéralisé le secteur pour le dynamiser », s’exprime Idesbald CHINAMULA VUNINGOMA, Directeur Général d’ANSER. Dans cette perspective, la RDC apparaît comme un nouveau hub d’Afrique centrale, qui observe la formation d’une chaîne de développement (conversion-stockage par batteries).

Le Niger, quant à lui, est à l’initiative sur ces sujets, avec l’acquisition de fonds verts climatiques, malgré les difficultés propres aux secteurs qui impliquent des projets longs et coûteux. Il est donc nécessaire d’obtenir davantage d’aides de la part des organisations internationales dans une transition énergétique mondiale souhaitée, et trouver des tarifs compétitifs, insiste Gilles Parmentier : 

“Les organisations internationales doivent être au rendez-vous pour financer la transition verte du continent”

Le Niger est à l’honneur au Forum Afrique CIAN ! Rencontre avec Monsieur Amadou Allahoury, conseiller spécial du président de la République du Niger et ses équipes.

Dans un New Deal, il est nécessaire de développer des écosystèmes industriels. L’Afrique est un espace plein de ressources. Leitmotiv de Alain Saraka, chef de stratégie ARISE IIP « grâce à l’industrialisation, l’Afrique va importer de la richesse et du travail et va exporter – peut-être enfin – du chômage. ». Dans une logique d’intégration, notamment de par les organisations internationales -OCDE, CEDEAO, CEMAC, ZEDCLAF- présentes sur le territoire africain, se créent des connectivités interrégionales dans une intégration physique des territoires, pour booster le développement industriel. De fait, un éveil de conscience prend forme « On ne va plus exporter du brut, mais transformer dans notre propre pays pour qu’il y ait une redistribution des richesses et avoir une création d’emplois », s’exprime A. Nkinzo Kamole, directeur général de l’ANAPI (République démocratique du Congo). Par exemple, la RDC comme le Congo s’emploient conjointement dans un projet d’intégration commun. Messieurs J.-J. Bouya, ministre de l’aménagement du territoire des infrastructures et de l’entretien routier de la République du Congo, et A. Nkinzo Kamole, expriment ainsi le fait que les deux pays se concentrent sur la construction d’un pont ferroviaire et routier entre Kinshasa et Brazzaville, associé à des travaux d’aménagements du fleuve Congo, dans une perspective d’accroître la connectivité du bassin du Congo.

Changement d’échelle et création de valeur, les clés de la souveraineté alimentaire du continent

« L’Afrique représente 60% des terres arables du monde, mais ne concentre seulement que 10% des rendements actuels ». Entre 2016 et 2018, les importations alimentaires africaines ont été de 85%, soit 45 milliards de $, un chiffre conséquent par rapport à leur potentiel brut.

Dès lors, il apparaît que certains pays sont dans l’impasse, sans trouver de réelles solutions à leurs défis. Ainsi, le Niger voit son approvisionnement se faire de plus en plus rare, et toujours plus cher… Malgré des réserves d’eaux souterraines mises en exergue par la ministre de l’Industrie Salmou GOUROUZA MAGAGI, et le 1er Ministre, celles-ci ne sont pas encore exploitables du fait de l’extrême manque d’industrialisation, de connexion, et d’infrastructures.

« L’Afrique est à 14 kilomètres des côtes européennes, nos destins sont intimement liés »

Il est donc nécessaire de promouvoir une certaine qualité de la chaîne de valeurs, de transporter à meilleurs coûts, le tout financé par de l’argent compétitif. Toutefois, cette transformation nécessite de l’énergie, qui n’est pas disponible sur tout le continent. En outre, si les constantes sont présentes, la sécurisation des investissements est un enjeu majeur dans la participation à des projets pour l’Afrique, dans un développement « à l’africaine, pour les Africains ». C’est le cas du groupe agro-alimentaire SOMDIAA, représenté par Olivier Parent, président-directeur général, qui est présent depuis plus de 40 ans en Afrique, dans la production, la transformation et la distribution de sucre et de farine notamment.

En outre, la concurrence entre l’huile de coton (production locale) et l’huile de palme (importée), révèle la compétitivité présente dans le secteur, d’une économie locale mise en avant faisant face aux prix à bas coût des produits importés en gros. Ainsi, il est nécessaire de trouver un rôle industriel de structuration dans l’apport d’investissement et l’entretien des usines locales. Soit la mise en place d’un New Deal tripartite : État – Investisseur – Industriel. Cinq points cruciaux sont ainsi nécessaires selon monsieur Parent : une production locale, un renforcement du savoir-faire, le développement des infrastructures (routières et énergétiques), l’augmentation des investissements et un financement corrélé à une sécurisation des normes, et donc l’établissement d’un cadre législatif défini. Sans une volonté nette d’amélioration de l’ensemble de ces points, l’Afrique demeurera selon lui dans une insécurité alimentaire conséquente.

« Nommer des risques pour trouver des réponses »​

Didier Acoutey, président AFRICSEARCH

« Sur un continent en pleine industrialisation, une série de nouveaux métiers s’imposent et c’est là qu'intervient la pénurie de Talents »

Dans la plénière qui a suivi, il est ainsi apparu que, corrélée à la question du numérique et de l’industrie, la jeunesse présente une forte attractivité. Toutefois, cette jeunesse s’exporte majoritairement vers l’étranger et notamment la France. De ce fait, il est nécessaire pour l’Afrique de capter ses propres talents et contribuer à une nouvelle vision de l’emploi, dans le respect, la formation et la construction. En effet, le problème ne provient pas du quantitatif, mais principalement du qualitatif. Les talents africains s’exportent à l’étranger pour parfaire leur formation. 

De ce fait, les panélistes ont insisté sur le fait que l’Afrique se doit de développer des filières de professionnalisation dans le secteur informel de projets à impact. En effet, les nouvelles générations désirent des projets avec du sens, et la jeunesse à un rapport différent au monde du travail. C’est un phénomène global. Rêver d’une carrière n’est plus envisageable. Il faut donc fidéliser ses talents en valorisant les compétences et notamment les Soft Skills, tout en réinventant une collaboration entre les décideurs, les entrepreneurs et les talents, plus transparente, ainsi que de nouvelles méthodes de travail. En soi, le débat a mis en lumière le fait qu’il était nécessaire de réinventer le monde du travail, tout en le modélisant dans une perspective numérique et de digitalisation. Les formations et l’accompagnement sont au centre de cet objectif. 

Dès lors, Asma Ennaifer, directrice exécutive RSE de Orange Afrique & Moyen-Orient, dévoile les projets initiés principalement en Tunisie, dans la formation numérique. Des écoles de code sont ouvertes pour faire face au chômage des jeunes, tandis que sont développées des accélérateurs de startups, via l’écosystème Orange Fab. Enfin, la diversité a également fait partie des thématiques de ce forum, en se tournant vers une discrimination féminine positive. Il est ainsi ressorti des discussions que les entreprises et investisseurs misent désormais davantage sur l’entrepreneuriat féminin, valorisant des success stories féminines.

« Former, recruter, certifier »​

Rencontre avec Roger Moyou Mogo

En définitive, nous retiendrons les mots du plaidoyer pour l’investissement en Afrique de la part de Pedro Novo, CEO de Dalia Hospitality, “La croissance du continent attire. Aujourd’hui, il faut être meilleur et compétitif. Il faut aimer le continent et avoir envie de s’y installer durablement !”.

Et puisque de nombreux partenaires et panélistes seront présents au Sommet EMERGING Valley 2023, nous vous donnons tous rendez-vous les 28 et 29 novembre à Aix-Marseille, pour le grand rendez-vous de la tech Afrique-Europe : Save the date !

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