Mardi 14 décembre 2021 -14h45 à 15h05 – Jour 2 – Plénière 3 – MODéré par samir abdelkrim fondateur d’emerging valley
Panélistes :
Anil BENARD-DENDE – Kedge Business School, Délégué général adjoint
Lamine BARRO – ETUDESK, CEO
Samir ABDELKRIM – EMERGING Valley, Fondateur
Mise en contexte
Abidjan est le nouveau hub du business et de l’entrepreneuriat Europe/Afrique, l’une des principales capitales de la Tech sur le continent. Un Startup Act va bientôt voir le jour. Une dynamique digitale est enclenchée en Côte d’Ivoire.
L’écosystème ivoirien compte plusieurs atouts. Tout d’abord Abidjan qui est, après Lagos, la principale capitale de la CEDEAO. Ensuite, la classe moyenne se développe, consommant beaucoup de services et de produits digitaux innovants. L’écosystème tech ivoirien est ainsi parvenu à se structurer, avec l’accompagnement des institutions publiques et des incubateurs et les synergies business comme les partenariats sont aujourd’hui facilités. Le gouvernement ivoirien et les entrepreneurs échangent directement, ce qui est important.
La question des financements se pose également. La Côte d’Ivoire rencontre plus de difficultés que d’autres pays africains à obtenir des financements, ce qui s’explique en partie par la langue, l’anglais étant plus usité dans l’univers de la finance. Si l’’écosystème ivoirien est présent aujourd’hui à EMERGING Valley, c’est dans l’objectif de se connecter à d’autres écosystèmes, et notamment l’écosystème marseillais.
La formation est essentielle : d’ici à 2030, plus de 230 millions de jeunes devront être formés en Afrique. Or, les places dans les universités ne sont pas suffisantes. ETUDESK accompagne les institutions académiques dans la logique pédagogique, dans la mise en place des technologies numériques et dans le développement de 40 centres digitaux, permettant de décentraliser l’offre de formation en Afrique.
L’écosystème ivoirien est parvenu à se structurer
« Le principal défi est à présent le renforcement des compétences, afin que les entrepreneurs se développent à l’international. »
L. Barro
Deuxième promotion de Kedge Business School à Abidjan
Kedge Business School a déjà ouvert à Abidjan une école qui accueille cette année sa deuxième promotion. La dynamique en Côte d’Ivoire est forte, et le pays compte toutes les strates d’activités, y compris l’industrie, ce qui lui permet d’être plus résilient. Kedge a été créé par les CCI pour former des cadres, des managers, des entrepreneurs pour développer les territoires. C’est aussi l’approche retenue à l’international, avec deux zones prioritaires : l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. L’entrepreneuriat doit être pensé dans un écosystème, auquel chacun apporte sa part.
L’obtention des financements dépend en grande partie du dynamisme de l’écosystème. Il est nécessaire de s’appuyer sur des entrepreneurs motivés pour, au final, faire grandir les entreprises et obtenir, in fine, des licornes. L’investissement de départ est important et il requiert du temps, et la phase de construction est en cours en Côte d’Ivoire. Nous devons continuer à investir sur les compétences, sur le potentiel car le succès amène le succès, comme le montre l’exemple du Sénégal et de sa licorne Wave.
Tous les programmes sont ouverts à parité aux hommes et aux femmes, dans une approche volontariste. Ainsi Digital Africa a lancé avec la coopération allemande le programme “Talent for Startup”, qui accompagne les jeunes pousses dans le recrutement de talents locaux. Les bourses seront attribuées pour moitié à des hommes, pour moitié à des femmes.
La démarche vise aussi à créer des vocations auprès des femmes et même des filles, en faisant tomber les barrières et les croyances limitantes. Le média Resilient digital Africa donne donc la parole à des modèles de la tech africaine, notamment des femmes. Les incubateurs de recherche vont faire le lien entre les femmes qui travaillent sur des sujets de recherche et des compétences entrepreneuriales. Le changement passera aussi par l’éducation des garçons : les hommes doivent apprendre à assumer leurs valeurs féminines et les sciences dures ne sont pas réservées aux garçons.
La démarche vise aussi à créer des vocations auprès des femmes et même des filles, en faisant tomber les barrières et les croyances limitantes. Le média Resilient digital Africa donne donc la parole à des modèles de la tech africaine, notamment des femmes. Les incubateurs de recherche vont faire le lien entre les femmes qui travaillent sur des sujets de recherche et des compétences entrepreneuriales. Le changement passera aussi par l’éducation des garçons : les hommes doivent apprendre à assumer leurs valeurs féminines et les sciences dures ne sont pas réservées aux garçons.
Kedge Business School propose, à Abidjan et à Dakar, certains programmes, comme le Kedge Bachelor, totalement similaires à ceux de Marseille, Bordeaux ou Paris. L’entrepreneuriat dans les parcours est important, car il permet de développer des compétences d’agilité, de résilience, de constance qui auront du sens, quel que soit le parcours des jeunes, dans un environnement changeant. D’autres parcours spécifiques sont dédiés à l’accompagnement de l’entrepreneuriat, voire à l’incubation et à l’accélération. Kedge Business School compte ainsi 120 startups incubées en France et lance à présent des incubateurs à Dakar et à Abidjan.
« Je suis très optimiste. Les défis de l’Afrique sont énormes donc les potentiels sont énormes. La façon d’apprendre a évolué. Il n’y a pas mieux que l’entrepreneuriat pour développer des compétences, pour allier les connaissances et la mise en œuvre. »
A. Benard-Dende
Synthèse
La Côte d’Ivoire est un marché dynamique et prometteur, en pleine structuration et qui attire de plus en plus d’entreprises. Le prochain défi de croissance de son écosystème passe par la formation des talents, pour laquelle Kedge Business School s’engage aujourd’hui. Le dynamisme d’un marché national passe ainsi de manière croissante aujourd’hui par des cursus de formation tournés vers l’entrepreneuriat et les compétences digitales.