Au lendemain de la pandémie internationale de Covid-19 et face à la multiplication des aléas climatiques et sanitaires, l’engagement pour la biodiversité redouble de vigueur et remporte un consensus croissant. Plus que jamais, décideurs et acteurs des échelles locales comme internationales se mobilisent et cherchent de nouveaux moyens de préserver l’environnement. Une mobilisation qui rencontre un écho au plus haut niveau, puisqu’elle était non seulement à la une du One Planet Summit, organisé au Palais de l’Élysée le 11 janvier 2021, mais a surtout constitué le cœur battant du Congrès mondial de la Nature, déjà illustré par Marseille du 3 au 7 septembre 2021. Si la volonté politique et l’engagement des acteurs de terrain sont bien présents, des solutions émergent également peu à peu entre nos deux continents, s’appuyant souvent sur les nouvelles technologies et le digital pour atteindre des effets démultiplicateurs. Gros plan sur ces sujets brûlants, qui seront au cœur du Sommet EMERGING Valley 2021 !
Accélérer les innovations digitales au service de la biodiversité : rendez-vous le 14 décembre à EMERGING Valley
C’est sur la scène de l’amphithéâtre du Palais du Pharo que les experts de la biodiversité se retrouveront mardi 14 décembre pour débattre sur le sujet. Thématique portée par le département des Bouches-du-Rhône depuis les débuts de EMERGING Valley, la préservation de la Nature par le digital sera de nouveau au centre de la programmation avec un lab d’intelligence collective, une plénière de haut-niveau et un fire-side chat. Comment des projets comme la Grande Muraille Verte peuvent-ils s’appuyer sur ce nouvel entrepreneuriat vert et engagé pour passer à l’échelle ? Quelles bonnes pratiques en matière de préservation peuvent-être échangées entre le territoire de Provence et le Sahel ? Comment accélérer le déploiement des innovations biomimétiques sur l’axe Afrique-Europe ? Quelles sont les dernières avancées sur le sujet ? Venez retrouver SE Madame Lydie BEASSEMDA, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation du Tchad, Didier REAULT, Vice-président du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Délégué à l’Agenda 2030, aux Solutions fondées sur la nature et aux Risques majeurs, Corinne BRUNO-MEUNIER, Directrice Générale Délégué de l’IRD, Patricia RICARD Présidente Institut Océanographique Paul Ricard et Sarah TOUMI, Coordinateur de l’Accélérateur de la Grande muraille verte, pour une table ronde de haut-niveau en direct de Marseille !
Les innovations biomimétiques, quel potentiel ?
Si l’intelligence artificielle, la télé-détection, les applications mobiles, les drones, la blockchain sont de plus en plus répandues dans le secteur de l’Agritech, de nouvelles inventions, fondées sur la nature, font également leur apparition. Le biomimétisme représente ainsi une opportunité inédite d’innovation responsable : s’inspirer du vivant et tirer parti des solutions et inventions qui y sont produites. En prenant les systèmes biologiques comme modèles, il devient possible de réconcilier les activités industrielles et le développement économique avec la préservation de l’environnement, des ressources et de la biodiversité. Cité en France dès 2007 comme l’outil de la prochaine révolution industrielle, le biomimétisme associe innovation et responsabilité sociétale puisqu’il repose sur l’étude des systèmes naturels pour créer de nouveaux produits, services et modèles d’organisation durables.
Une révolution à l’œuvre en Afrique comme en Europe. En Afrique du Sud, la startup Shark Safe Barrier, accompagnée par Ocean Hub Africa, s’est inspirée d’algues pour réinventer les traditionnels filets anti-requins extrêmement coûteux, polluant et dangereux pour la biodiversité marine. En reprenant les propriétés des forêts de laminaires, répulsifs naturels contre les requins, la startup a conçu des barrières efficaces, écologiques et économiques. Une autre startup également accompagnée par Ocean Hub Africa, Brayfoil Technologies, applique pour sa part le biomimétisme au secteur de l’énergie renouvelable. En s’inspirant de la forme des ailes des rapaces, elle réimagine l’aérodynamisme des pales des éoliennes en mer qui sont extrêmement fragiles et peu efficientes. On retrouve des initiatives sur le territoire marseillais avec notamment l’association Mycotopia qui s’est inspirée des propriétés de croissance des champignons pour développer de nouveaux systèmes de revalorisation des déchets. Cette approche basée sur la frugalité 2.0 pourrait permettre à d’autres régions du monde – comme le Sahel – d’accélérer l’adaptation aux changements, en s’inspirant de l’ingéniosité de la nature, notamment au travers de grands programmes structurants comme la Grande Muraille Verte.
Surpasser les obstacles et la méconnaissance
Malgré le très haut potentiel des innovations inspirées du biomimétisme, ce dernier est encore très peu connu. Manque de moyens, de talents et de reconnaissance sont autant de freins au développement de ces innovations révolutionnaires. Le gouvernement allemand, en pointe sur la question depuis le début des années 2000, a financé à hauteur de 8 millions d’euros et sur six ans Biokon, un réseau qui rassemble des programmes sur le biomimétisme, avec une action conjuguée des ministres de la recherche, de l’écologie et de l’économie. Mais à l’échelle européenne, des progrès restent à faire et en 2016, lors de la Biomim’Expo, Patricia Ricard, présidente de l’institut océanographique de recherches Paul Ricard, qui y était alors rapporteuse sur la question au CESE déclarait déjà : « Il faut un engagement plus fort de l’Etat et des régions, un réel engagement institutionnel ». Selon elle, les entreprises commençaient alors déjà à s’intéresser sérieusement à la question. « Elles n’ont pas le choix, cela fait partie de leur développement futur, explique-t-elle. Sinon, comment expliquer que de grandes sociétés comme L’Oréal, Eiffage, Dassault, LVMH, Air Liquide, Renault… investissent dans le Ceebios (le centre d’études et d’expertises dédié au déploiement du biomimétisme en France), alors qu’elles n’en ont pas besoin pour développer leurs propres programmes de recherche. C’est bien qu’il se passe quelque chose. »
Devant ces perspectives de création et d’inventions révolutionnaires inspirées de la nature, durables et intrinsèquement respectueuses de la biodiversité, comment accélérer leur déploiement et adoption grâce au digital ? Tout d’abord, en approfondissant nos connaissances sur les écosystèmes car sans données, l’innovation ne peut avancer ! Pour répondre à ce déficit d’information, l’IRD a lancé en 20019 la plate-forme digitale Pl@ntNet qui repose sur une solution web et mobile de science participative. Visant à faciliter la collecte, l’échange et l’accès à l’information botanique, elle s’appuie sur les technologies les plus récentes d’apprentissage par ordinateur : en quelques années, Pl@ntNet a généré un nombre exceptionnel de métadonnées sur les plantes, avec un niveau de détail inégalé, parmi les plus importants au monde.
L’engagement du département des Bouches du Rhône
Le département des Bouches du Rhône, premier département propriétaire foncier, avec des sites uniques et remarquables et pour qui la protection de la biodiversité est au cœur de son mandat, a un rôle à jouer dans l’accélération et la diffusion du biomimétisme. Aux côtés de ses responsables d’aires protégées, de ses startups et de ses chercheurs, il dispose de tous les atouts pour se positionner en fer de lance des innovations inspirées de la nature, pour la nature et au service de nos sociétés sur l’axe Europe-Afrique. M. Didier REAULT, Vice-président du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Délégué à l’Agenda 2030, aux Solutions fondées sur la nature et aux Risques majeurs participera ainsi au Lab d’intelligence collective qui se tiendra à huis-clos le 13 décembre, et viendra présenter en plénière le 14 décembre, les recommandations et propositions d’actions concrètes formulées lors de celui-ci.
Venez retrouver les acteurs qui changent la donne en matière de protection de la biodiversité, les politiques qui s’engagent pour la Nature et les startups qui ont fait le choix de la GreenTech sur les scènes de EMERGING Valley le 14 décembre.