Cette année encore, les chiffres du financement de la tech africaine battent des records et révèlent une nouvelle fois son immense potentiel avec l’arrivée non pas d’une, non pas de deux, mais de quatre nouvelles licornes (dont la toute première issue d’Afrique francophone !), portant leur nombre total à sept. Un exploit puisque jusqu’en 2020, Interswitch, Jumia et Fawry étaient les seules entreprises à avoir atteint le seuil fatidique des 1 milliard de valorisation. Le doublement de leur nombre en 12 mois à peine est un signal sans précédent, qui réaffirme si besoin en était que le financement des écosystèmes tech, et notamment celui VC, est à présent bien installé sur le continent. De bonnes nouvelles corroborées par de très belles levées de fonds obtenues sur les premiers mois de l’année 2021. Ainsi selon Baobab Insight, en date du 30 juillet, le total des fonds levés par les startups du continent avait déjà dépassé le total des fonds levés en 2020 (total de 1,23 milliard de dollars sur l’ensemble de l’année 2020, contre 1,46 milliard de dollars sur les sept premiers mois de 2021) ! Pourtant, le terme de « Licorne » fait débat sur la tech-scene africaine, et beaucoup questionnent la réalité locale de ces pépites starisées, et jusqu’à l’intérêt même d’ériger en modèle ce concept importé de la Silicon Valley Gros plan sur ces sujets brulants, qui seront au cœur du Sommet EMERGING Valley 2021 !
État du VC africain post-Covid, licornes et chiffres 2021 : rendez-vous le 14 décembre à EMERGING Valley
C’est sur la scène de l’amphithéâtre du Palais du Pharo que les experts du financement se retrouveront mardi 14 décembre pour débattre sur le sujet. Le financement des startups, si crucial pour nos écosystèmes, est ainsi depuis les débuts d’EMERGING Valley une thématique fondatrice du Sommet. Les jeune pousses du continent ont-elles vraiment les moyens de parvenir au statut tant vanté de licorne ? Quelles sont les meilleures pratiques ? Quels vides structurels reste-t-il à combler ? Venez retrouver Arthur Thuet, co-fondateur de Saviu Venutures, Isabelle Bébéar, directrice des affaires internationales et européennes de Bpifrance, Gregory Clemente, directeur général de Proparco, Satoshi Shinada, general partner de Kepple Africa Ventures, et Jérémy Hajdenberg, Chief investment officer chez I&P, pour écouter leur vision du sujet et assister au débat en direct de Marseille !
Retour sur un mois de septembre historique pour l’écosystème
Parmi les sujets que vous découvrirez via les insights éclairés de nos experts, un premier état des lieux de cette année du VC africain post-Covid s’impose. Après Flutterwave en mars, et Opay en août, l’événement que bon nombre d’experts attendaient est enfin arrivé en septembre dernier. La première licorne d’Afrique francophone vient en effet de faire son entrée dans ce club très select qui était jusqu’à présent réservé uniquement à des pépites nigérianes et égyptiennes. Wave, fournisseur d’argent mobile basé aux États-Unis et au Sénégal, a ainsi levé 200 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table de série A début septembre. Il s’agit là du plus important tour de table de série A jamais réalisé dans la région, qui porte la valorisation de Wave à 1,7 milliard de dollars. Une nouvelle pépite nigériane a également accédé au statut de licorne en septembre : Andela, une société qui aide les entreprises technologiques à former et constituer des équipes d’ingénieurs à distance (initialement en Afrique, mais désormais sur un marché mondial). Elle est aujourd’hui évaluée à 1,5 milliard de dollars à la suite d’un tour de table de série E de 200 millions de dollars.
Ces deux événements viennent consolider un excellent mois de rentrée pour l’écosystème tech en général, puisque ce sont 769,6 millions de dollars qui ont été levés au cours de 39 deals sur cette courte période. À titre de comparaison, en juillet, les investissements dans les startups tech se sont élevés à 168,8 millions de dollars sur 41 deals et en août, à 196,6 millions de dollars US sur 37 deals.
RLes fintech, un secteur toujours en tête des classements
Comment aborder le VC africain sans parler de Fintech ? Cinq des sept licornes africaines évoluent en effet dans les domaines financiers, servis par le digital : un secteur en pleine croissance qui attire de plus en plus d’investissements depuis quelques années. Ce n’est donc pas un hasard si, toujours selon Baobab Insights, la FinTech continue de dominer en termes de nombre de transactions conclues en 2020 et 2021. La proportion du nombre de deals en FinTech a d’ailleurs augmenté depuis l’an dernier, passant de 22 % à 26 % du total du nombre de deals dans tous les secteurs. Concernant les montants atteints, là aussi, les fintech réalisent des prouesses. Les entreprises du secteur des services financiers ont levé 168,1 millions USD sur 44 tours de table en seed et pre-seed. Il s’agit d’une augmentation considérable par rapport à 2020, où 44 millions de dollars avaient été levés sur 67 deals.
Contrairement à ce secteur pionnier, d’autres ont, à l’opposé, enregistré une diminution du nombre d’opérations. Les secteurs du transport et de la logistique, de la santé et de l’éducation enregistrent chacun une baisse de 2 % en 2021. Le secteur du commerce électronique a quant à lui aussi enregistré une augmentation de 4 %, passant de 10 % en 2020 à 14 % en 2021, un effet évident du Covid.
Bonnes pratiques et enseignements : des success stories à répliquer
Nos experts s’interrogeront sur ces exploits retentissants, sur les parcours particuliers de ces pépites et surtout, sur la réplicabilité de leurs modèles pour entrainer un mouvement de fond des startups africaines vers le scale-up. En effet si ces performances représentent de très bons signes pour l’écosystème, attirant une visibilité accrue et de potentiels nouveaux investisseurs, ces événements se font encore très rares. L’épanouissement de ces fameuses licornes repose sur une combinaison de facteurs qu’il est primordial d’identifier, afin de pouvoir répliquer ces bonnes pratiques à l’ensemble du continent : à date, cinq des sept licornes sont issues du Nigéria, et engagées dans le secteur de la fintech. Parmi les éléments qui favorisent leur développement, on trouve ainsi un faisceaux de facteurs comprenant notamment l’intérêt des investisseurs en capital-risque pour des secteurs en pleine croissance, le rythme de la transformation et de l’adoption du numérique au niveau national, ou encore un taux élevé de pénétration de la téléphonie mobile, un pool de talents porteur d’innovations et des infrastructures technologiques de qualité suffisante, sans compter l’importance du marché local. L’élément crucial pour que cette dynamique se poursuive et s’étende sera la continuité et la progression de l’afflux de capital en direction des startups africaines. On se souvient des excellents chiffres rapportés par Partech Africa en 2020, avec +44% du nombre de deals effectué par rapport à l’année 2019. Au vu des premiers chiffres collectés pour 2021, tout porte à croire que cette tendance haussière va reprendre sa trajectoire entamée depuis 2017. L’apparition des nouvelles licornes est-il donc le signe que l’écosystème peut désormais se montrer assez mature pour garantir leur épanouissement, même en dehors du « Big 5 » ? La réponse de nos investisseurs le 14 décembre à EMERGING Valley !