L’Algérie franchit une nouvelle étape vers l’élaboration d’un Startup Act, avec la création d’un fonds d’investissement de 10 millions d’euros destiné à soutenir les jeunes entreprises innovantes.
Afin d’aider les près de 3 000 startups recensées à l’échelle nationale, le gouvernement algérien a annoncé la mise en place d’un fond d’investissement de 1,2 milliard de dinars algériens (10M €) destiné au financement des entreprises innovantes. Plusieurs institutions, parmi lesquelles des banques publiques, participent à ce Fonds dont la gestion sera confiée à l’Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques.
Cette mesure s’insère dans l’ambitieux projet de loi en faveur des entreprises innovantes que Yacine Oualid, jeune ministre délégué chargé de l’Economie de la connaissance et des startups, veut faire voter avant la fin de l’année. S’il n’est pas officiellement baptisé Startup Act, le cadre juridique en cours d’élaboration se rapproche pourtant des initiatives homonymes déjà réalisées au Maroc et en Tunisie.
Un financement assuré par une entrée au capital des startups prometteuses
À la différence des anciens dispositifs chargés de soutenir les entreprises innovantes, le Fond n’utilisera par un financement par le crédit, qui a prouvé ses limites. L’aide financière se fera désormais directement via l’entrée au capital des sociétés prometteuses.
« Le but est de financer en phase d’amorçage ou en capital-risque des champions algériens capables de conquérir d’autres marchés en Afrique et ailleurs. Ils seront préalablement labellisés “entreprise innovante” par un Haut Conseil à l’innovation » détaille Monsieur le Ministre Oualid, lui-même ancien fondateur et dirigeant de la start-up Smart Solutions Hosting, spécialisée dans les solutions cloud.
D’autres mesures prévues par la loi
Le ministre prévoit aussi d’installer des pôles technologiques à Alger, Oran, Constantine et Ouargla et de créer une « Cité des start-ups ». Cette dernière constituera « un centre de technologies multiservices à haute attractivité” chargé de renforcer la place de l’Algérie comme pôle africain en matière de création et d’innovation.
Les entreprises innovantes profiteront également d’exonérations de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et de la TVA pour les transactions commerciales.
Par ces mesures, l’Algérie semble vouloir se hisser au rang des quelques pays du continent à s’être doté -ou en cours d’élaboration- d’un Startup Act, au nombre desquels comptent ses dynamiques voisins d’Afrique du nord comme la Tunisie, l’Égypte ou le Maroc.